Jusqu’au 7 novembre, le Mémorial de la Shoah commémore le 80e tragique anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv avec une exposition consacrée au dessinateur Cabu, disparu lors des attentats de Charlie Hebdo. Cabu, dessins de la rafle du Vel d’Hiv présente en effet 16 dessins de presse réalisés par l’artiste au printemps 1967 pour le journal Le Nouveau Candide et qui ne furent jamais montrés au public depuis. L’occasion de se souvenir de cet événement pour le moins traumatisant de notre Histoire (près de 13 000 personnes arrêtées) et de se rappeler du talent de Cabu. Il avait alors 29 ans, s’appelait encore Jean Cabut et Le Nouveau Candide décidait de publier des extraits du livre La Grande Rafle du Vel d’Hiv 16 juillet 1942 de Claude Lévy et Paul Tillard, anciens résistants et déportés. Et pour ce faire, le rédacteur en chef demande donc au futur Cabu d’illustrer cette série en cinq épisodes. Un choc pour le dessinateur lorsqu’il découvre les faits dans leurs moindres détails.
En résultent donc ces magnifiques illustrations qui permettent aux générations d’aujourd’hui de s’imprégner de cet événement, étant donné qu’il n’existe aucune trace photographique de ce qu’il s’est passé. Mais grâce à Cabu, c’est tout un pan de cette tragédie qui nous parvient et le Mémorial de la Shoah en profite pour raconter en détail cette rafle, la plus grande opération jamais menée contre les Juifs en Europe de l’Ouest depuis l’invasion nazie. Les dessins sont bruts, émouvants, expressifs, déroutants, troublants de vérité, avec un sens rare du détail. Une autre manière de découvrir le travail du dessinateur de Charlie Hebdo, loin de toute velléité caustique.