Impossible de passer à côté d’une de ses sculptures, tant elles étaient monumentales, à l’image de ce rouge à lèvres géant posé sur les chenilles d’un tank au campus de l’université de Yale (Lipstick) devenu un symbole anti-guerre contre le Vietnam ou cette pince à linge monumentale que l’on peut voir à Philadelphie pour marquer le bicentenaire de la déclaration d’indépendance américaine. Le sculpteur d’origine suédoise Claes Oldenburg ne faisait décidément pas les choses à moitié. Un des papes du pop-art, détournant des objets du quotidien pour en faire une œuvre d’art inoubliable, l’artiste vient pourtant de nous quitter le 18 juillet dernier, à l’âge vénérable de 93 ans, suite à mauvaise chute dont il était en train de se remettre.
A l’image de Cristo, Oldenburg créait en compagnie de son épouse, l’artiste Coosje van Bruggen, disparue en 2009. Tous deux laissent des œuvres colossales partout à travers le monde. A Paris, on peut voir au parc de la Villette, un immense vélo à moitié enterré, en Allemagne, à Cassel, une pioche destinée à des géants, ou à Cologne, un cornet de glace de 12 mètres de haut, écrasé sur un building. Le couple s’était aussi fait remarquer à la Biennale de Venise en 1985 en présentant une galère prenant la forme d’un couteau-suisse. L’artiste était également exposé dans de nombreux musées d’envergure, du MoMa de New York au musée Guggenheim de Bilbao. Ses dernières créations remontent aux années 2000/2010 avec notamment dans le Michigan, les villes de Denver ou de Séoul, ou encore dans le musée du Jardin d’art de Jérusalem.