Napoléon Bonaparte a toujours la cote. Après la vaste exposition qui lui était consacré à la Grande Halle de la Villette, l’empereur français continue de fasciner. Et la semaine dernière, c’est dans les salles de ventes aux enchères qu’il a brillé tout particulièrement. C’était chez Sotheby’s Londres et il s’agissait d’un buste de Napoléon jeune. Son histoire est assez étonnante, car il était alors simplement considéré comme le buste d’un anonyme dans le style Empire et daté du début du 19e siècle. Le rapprochement n’avait pas été fait, par son ancien propriétaire, qu’il pouvait en fait s’agir de l’ancien empereur. Il a donc fallu toute une expertise du professeur de sociologie historique et directeur honoraire de l’Institut d’études politiques de Grenoble Olivier Ihl, pour déterminer qui pouvait bien être ainsi représenté. Il s’agit bel et bien de Napoléon, alors encore général de 28 ans, au sortir de sa victoire de la campagne d’Italie en 1797.
Un marbre blanc sur socle de marbre noir qui aurait été commandité par Bonaparte lui-même à l’artiste néo-classique italien Giuseppe Franchi en mai 1797. Bonaparte était alors à Milan et venait de provoquer la chute de la république de Venise et il souhaitait immortaliser ceci en se faisant représenter en romain du Ier siècle avant Jésus-Christ. Pourtant, si le jeune général pourra admirer la sculpture terminée en novembre 1797 à Genève, il ne la reverra plus par la suite. Le buste restera pendant plus de 20 ans à Genève, avant d’être racheté par un Britannique. C’est donc au Royaume-Uni qu’il pouvait donc être visible. Avant de se retrouver donc chez Sotheby’s. Estimé entre 138 000 et 208 000 euros, il a finalement été adjugé à 220 000 euros.