Ce n’est pas souvent que l’on peut admirer des œuvres d’artistes birmans. C’est pourtant ce que propose le MAC VAL avec une double exposition consacrée Nge Lay et Aung Ko, intitulée Mémoires et que l’on peut voir jusqu’au 31 décembre prochain. Tous deux ont dû fuir la Birmanie en 2021 où ils étaient menacés de mort pour leur engagement pacifiste et leur statut d’artiste au moment du coup d’état par la junte militaire. Ils sont parvenus à voyager jusqu’en France et ont été accueillis par le MAC VAL qui leur a offert une résidence artistique. Ils continuent toutefois de s’informer de la situation géopolitique de leur pays natal et poursuivent leur travail dans une optique d’alerter sur ce qui se passe en Birmanie, dans une lutte constante pour que la paix puisse revenir et la dirigeante Aug San Suu Kyi être libérée.
Nge Lay propose ainsi l’exposition Mémoire fragmentée, avec des œuvres réalisées en Birmanie, mais aussi au Cambodge et en Indonésie, ainsi qu’à Vitry-sur-Seine, au moment de son arrivée au MAC VAL. Elle a ainsi photographié des portraits et paysages issus du 19e siècle à partir des archives municipales de la ville, organisé des séances photo avec les habitants et a superposé toutes ces images qu’elle a cousues sur des tissus. Ce qui donne l’impression de rencontre des personnages aux identités multiples et sur un support singulier. Quant à Aung Lo, avec Métro Mémoire il présente les films qu’il a réalisés à Vitry, mais aussi Paris, Champigny-sur-Marne et Créteil, également entre portraits et paysages, construisant sa propre narration pour en faire un récit collectif. Deux artistes au travail fascinant dont on espère qu’ils sauront totalement se reconstruire et retrouver un pays libre de toute contrainte à l’avenir.