De nombreux films liés plus ou moins directement à l’art sont actuellement dans les salles : l’histoire vraie d’un vol d’un chef-d’oeuvre de Goya dans The Duke, des Juifs cachés au milieu des œuvres d’art du Louvre transposées au château de Chambord dans Coeurs vaillants, le retour de Van Gogh à notre époque dans Van Gogh in love et désormais, un biopic du peintre et ornithologue Jean-Jacques Audubon dans le documentaire Birds of America de Jacques Loeuille. Dans un style lyrique et poétique raconté par le comédien et metteur en scène Jean-François Sivadier, on se retrouve en plein dans le Mississippi du début du 19e siècle, alors qu’Audubon décide de quitter la France pour parcourir la Louisiane afin de peindre les oiseaux du Nouveau Continent.
Birds of America n’est pas seulement un portrait du scientifique et artiste, revenant autant sur son parcours étonnant qui l’a vu être naturalisé américain en 1812 que sur ses œuvres, sans oublier pour autant de montrer la magnificence des Etats-Unis avant qu’ils ne rentrent dans l’ère industrielle. La nature régnait alors en maître et l’on pouvait y voir nombre d’espèces d’oiseaux, immortalisées à jamais par Audubon et qui ont aujourd’hui totalement disparu. Le film montre donc à la fois le coup de pinceau extraordinaire du peintre, mais prend au fur et à mesure une dimension écologique, en présentant la destruction des écosystèmes américains, la pollution des usines et tous les effets néfastes que l’industrialisation à outrance à entraîner. Plus qu’un portrait d’artiste, le documentaire se transforme en pamphlet virulent, ainsi qu’une déclaration d’amour à une Amérique évanouie.