C’est une histoire tout à fait étonnante qui vient de se dérouler à la Woodford Academy, ancienne école d’académie et galerie d’art située dans l’État de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie. Celle d’une nature morte qui y était accrochée depuis plus de 150 ans, sans que l’on ne sache qui en était véritablement l’auteur. On pouvait tout juste y admirer un dîner à moitié consommé d’un banquet sucré du 17e siècle, avec noix, tarte bien entamée et coupelle renversée. L’état du tableau se dégradant de plus en plus, il a été envoyé en restauration avec 36 autres toiles par le National Trust of Australia. C’est là que l’on découvrit quelle était sa valeur exacte et elle a fait une sacrée plus-value !
Si tous les experts s’attendaient bien à authentifier une peinture du 17e siècle, ils n’avaient pas prévu qu’un grand maître se cachait dans la signature, à la grande joie du National Trust. Dès le début de la restauration, ils se sont rendus compte que les coups de pinceau étaient pur le moins fort bien exécutés et que les couleurs ne demandaient qu’à renaître sous le vernis. Après plusieurs étapes de nettoyage et d’études sous microscope, les experts ont eu la surprise de découvrir non pas une, mais deux signatures bien distinctes : celle de Willem Claesz Heda d’une part et une autre de son fils, Gerrit Willemsz Heda, deux grands maîtres hollandais qui ont dû leur notoriété à leur exécution de natures mortes monochromes. La peinture aurait donc été réalisée en collaboration entre le père et le fils. Désormais la toile ne vaut plus son estimation initiale de 135 000 euros, mais largement plus, grâce à cette double signature. Elle vaudrait désormais plus de 3,36 millions d’euros. Voici un travail de restauration fort lucratif !