En 1907, une esquisse à l’encre brune et à la plume nommée Un jeune homme nu entouré de deux autres figures est vendue à l’Hôtel Drouot sous la classification « Ecole de Michel-Ange » à un collectionneur resté anonyme. Mais ce dessin, totalement inédit pour le grand public, est bel et bien une œuvre de jeunesse de Michel-Ange lui-même. Même s’il aura fallu attendre septembre 2019 pour qu’elle soit réellement authentifiée comme telle, au moment où elle ressurgit. Ce dessin reprend un des symboles d’une fresque de Masaccio qui se trouve dans la chapelle Brancacci à Florence. Il est rapidement classé comme trésor national et a interdiction à sortir du territoire français pendant trente mois, du fait de sa rareté, de son exceptionnel état de conservation et du talent juvénile qu’y a mis le futur grand maître. On pense qu’il n’existe en tout et pour tout que dix feuilles réalisées par l’artiste encore détenues par des collectionneurs privés, aussi cette dernière risque de faire bien parler d’elle.
Les œuvres de Michel-Ange aux enchères sont, on s’en doute, fort rares. Et quand elles surgissent, elles affolent les compteurs. Une Étude d’homme nu avait ainsi été adjugée à 8 millions d’euros en juillet 2000 et constituait alors un record pour l’artiste. Un record qui ne demande qu’à être battu et qui le sera très certainement le 18 mai prochain. La maison Christie’s en fera en effet un véritable événement et son estimation est d’ailleurs de 30 millions d’euros. L’État et les musées français se porteront-ils acquéreurs ?
