C’est l’exposition événement du moment et elle se tient au musée du Luxembourg. Jusqu’au 10 juillet, il est ainsi possible d’admirer Pionnières, artistes dans le Paris des Années Folles, rendant hommage à toutes ces femmes qui ont révolutionné l’art à leur manière entre les deux guerres, rivalisant avec les hommes et surtout, mettant en avant des thématiques jusqu’alors peu exploitées. Même s’il leur faudra doubler d’ingéniosité et travailler deux fois plus pour être reconnues, quand elles ne créent tout simplement pas le scandale avec leurs revendications. Et pas seulement en matière de culture : sport, mode, politique, sciences… les femmes veulent faire enfin entendre leurs voix et l’exposition revient ainsi sur les combats, souvent gagnés, parfois perdus, qu’elles ont mené et qui ont permis aux femmes, artistes ou non, d’aujourd’hui, d’être celles qu’elles sont.
Elles sont lesbiennes ou s’habillent en homme et coupent leurs cheveux à la garçonne, convoquent le troisième genre (ou genre neutre), jouent avec leur sexualité, les conventions et leur image, sont multidisciplinaires, peignent des couleurs de peau différentes, renvoient une image de la femme plus réaliste et loin du fantasme… Elles s’appellent Marie Laurencin, Joséphine Baker, Suzanne Valadon, Tamara de Lempicka, Gerda Wegener, Romaine Brooks… Certaines ont été oubliées ou sont devenues des stars en leur temps ou à notre époque. Ces nouvelles Eve se donnent à voir sans aucun tabou et livrent un art différent de celui de leurs confrères masculins. Des pionnières de la diversité qui ont, encore aujourd’hui, quelque chose à nous transmettre et pour les années à venir…
