Jusqu’au 8 mai, le Mémorial de la Shoah de Paris propose une nouvelle exposition gratuite et didactique passionnante, consacrée aux Diplomates face à la Shoah. On se retrouve ainsi propulsé aux heures les plus sombres de notre Histoire, en s’interrogeant sur la manière dont les diplomates ont appris et géré les persécutions des Juifs, entre ceux qui ont agi et ceux qui ont laissé faire, entre ceux qui ont opté pour l’ignorance et les autres qui ont collaboré avec l’idéologie nazie. L’exposition présente ainsi des documents diplomatiques rares, parfois jamais montrés, ainsi que des photographies et témoignages d’époque, montrant comment ont vécu cette période sombre, ces hommes qui auraient pu être les lanceurs d’alerte de leur temps.
On commence l’exposition en 1933, alors qu’Adolf Hitler accède au pouvoir, avec les correspondances diplomatiques qui font état des premières luttes contre le peuple juif et des lois antisémites qui sont mises en place peu à peu. Ils décrivent également les premiers exodes, embarrassant les chancelleries. Ces hommes deviennent des témoins d’une histoire en marche et se retrouvent à la croisée des chemins : doivent-ils oeuvrer pour la préservation de la paix en Europe ou profiter de ce nouveau régime promesse de richesses à venir ? Des accords d’Evian à la persécution des Juifs qui devient de plus en plus violente, certains diplomates osent parler, désobéir et certains sont mis au pas. On s’intéresse ensuite à leur sort entre 1941 et 1945 et aux différentes attitudes que les diplomates encore en poste ont eues pendant la guerre, choisissant ou d’abandonner leurs ressortissants juifs ou au contraire, de les protéger au nom de la souveraineté de leur pays. Ils ont accès ainsi à différentes sources d’information et certains osent sauver des vies et prendre des risques quand d’autres usent de neutralité. L’exposition se termine par les conséquences après-guerre pour les diplomates, entre ruptures et continuités…