Du 30 mars au 21 mai, la Maison de la Culture du Japon de Paris va présenter une exposition rare et délicate, Les enfants de l’ère Meiji, À l’école de la modernité (1868-1912). On se retrouvera ainsi dans cette période artistique charnière pour le pays du Soleil Levant avec plus de 140 pièces montrées certaines pour la première fois, essentiellement des estampes représentant des enfants ou des estampes pédagogiques ou ludiques (considérées comme des « images-jouets ») depuis lesquelles les plus petits s’inspiraient au moment où le Japon commençait enfin à s’ouvrir peu à peu vers l’extérieur. Le pays se dote ainsi d’un nouvel enseignement scolaire, avec des cours collectifs ressemblant à ceux de l’Occident et c’est alors que naissent ces estampes de brocart éducatives que l’on retrouvait également dans les foyers.
En parallèle, des estampes de genre présentant la vie des enfants pendant cette période, voient également le jour et mettent en avant des grands maîtres reconnus tels que Yôschû Chikanobu, Ogata Gekkô, Miyagawa Shuntei ou encore Yamamoto Shôun. Ils traitent à la fois de la modernité de cette ère Meiji, mais aussi de la nostalgie rencontrée de l’époque Edo. En guise de clou du spectacle, l’exposition permet de découvrir le travail du dessinateur et illustrateur de presse Georges Bigot qui en profite pour montrer ici comment il a lui-même immortalisé cette période pas comme les autres et ses différentes mutations. Une exposition colorée et ciselée qui plaira aux amateurs de la culture nippone comme à toute la famille, tant ces estampes parlent encore aux plus jeunes.