Une toile jugée sans valeur rapporte 2,8 millions d’euros

Une toile jugée sans valeur rapporte 2,8 millions d’euros
"L’Ange thuriféraire vêtu d’une tunique jaune" de Bernhard Strigel © Artpaugée - Studio Christian Baraja.
Marché

En janvier dernier, on apprenait qu’une toile d’Antoine van Dyck, achetée dans une brocante pour une bouchée de pain et prise pour une copie, était en fait un original. C’est une autre affaire de ce genre que l’on vient de découvrir. Celle d’un tableau signé du fameux portraitiste Bernhard Strigel, totalement oubliée au fin fond d’une chambre et qui en fait a été vendue pour plus de 2,8 millions d’euros lors d’une vente aux enchères par la maison Artpaugée, à Toulouse, le vendredi 4 février dernier. Intitulé L’Ange thuriféraire vêtu d’une tunique jaune, le tableau aurait été réalisé par Strigel en 1520. Il faisait partie d’un retable en deux volets et avait disparu des radars pendant près de trois cents ans. Ce n’est qu’en 1816 que la toile ressurgit en France, avant d’être achetée par un collectionneur. Le tableau était alors transmis dans la même famille, de génération en génération, même si sa valeur montante n’était pas véritablement reconnue.

En effet, la toile se trouvait dernièrement dans une chambre, sur un lit, en plein milieu de toute une pile de tableaux. Jusqu’au jour où la famille qui le possédait le redécouvre pendant un inventaire destiné à une compagnie d’assurance et décide de l’estimer. Les experts de la maison Artpaugée conclut qu’il s’agit d’un original de Strigel et du fait de sa parfaite conservation, l’estiment entre 600 et 800 000 euros. On ignore encore qui est le nouvel acquéreur, mais il s’agirait d’une institution. Le Louvre d’Abou Dhabi possédant depuis peu le deuxième volet du retable, on peut penser que c’est ce dernier qui en est désormais l’heureux propriétaire…