C’est la polémique artistique du moment, qui secoue l’Orlando Museum of Art présentant quelque 25 tableaux de Jean-Michel Basquiat au cours de l’exposition Héros et Monstres. Mais problème, d’après plusieurs experts, il ne s’agirait que de contrefaçons et non d’originaux comme le précise le musée, qui affirme que ces oeuvres ont été réalisées par l’artiste au cours de l’année 1982. Le peintre vivait alors à Venice et travaillait dans un atelier appartenant au marchand d’art Larry Gagosian. Avant de faire partie du plat de résistance de cette exposition, ces peintures, réalisées sur des cartons, avaient été rachetées par le scénariste Thad Mumford (pour la somme de 5 000 dollars). Elles se sont ensuite retrouvées dans diverses maisons de vente et ont été rachetées par William Force, Pierce O’Donell et Lee Mangin, pour la somme de 15 000 dollars. Et ce sont ces derniers qui ont prêté ces œuvres à l’Orlando Museum of Art.
Mais Larry Gagosian conteste qu’il s’agit bien d’originaux signés Basquiat en 1982, avançant qu’il est impossible que le peintre les ait bien réalisées cette année-là. Il s’agit actuellement d’un jeu de pouvoir entre les propriétaires des œuvres et le musée d’une part et des experts en art de l’autre. Les premiers avancent que Basquiat aurait bel et bien rencontré Thad Mumford et aurait écrit un poème sur cette entrevue qui a permis la première vente de ces œuvres. De l’autre, les experts ayant analysé les cartons sur lesquels ont été réalisées les peintures, affirme qu’ils dateraient non pas de 1982, mais de 2004. Ce n’est pas la première fois que Basquiat crée des émules chez les faussaires, aussi, le doute est de mise. S’il s’agit d’oeuvres authentiques, ces dernières vaudraient désormais à elles toutes, plus de 100 millions de dollars… Affaire à suivre.