Le 25 janvier dernier est un jour à marquer d’une croix blanche pour l’Histoire et le monde de l’art. En effet, les députés de l’Assemblée nationale ont voté, à l’unanimité par les 97 voix présentes, un projet de loi visant à la restitution de 15 oeuvres d’art qui avaient appartenu à des familles juives et spoliées par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Les ayants droit de ces œuvres étaient présents lors de ce projet porté par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. L’émotion était d’ailleurs palpable dans l’Hémicycle, tant ce texte de loi renvoie, 80 ans plus tard, à des heures sombres de notre passé. Parmi ces 15 œuvres, on trouve 11 dessins et une cire qui sont actuellement conservés au musée du Louvre, au musée d’Orsay et au musée du Château de Compiègne. Mais il est également trois tableaux qui ont fait parler d’eux un peu plus que les autres. Tout d’abord Carrefour à Sannois de Maurice Utrillo qui est actuellement accroché au musée Utrillo-Valadon à Sannois.
Mais aussi le tableau Le Père de Marc Chagall, entré dans les collections nationales en 1988 et faisant partie du fonds du Centre Pompidou. Or, cette toile appartenait au musicien juif polonais David Cender qui avait immigré en France en 1958. Sans oublier Rosiers sous les arbres de Gustav Klimt conservé au musée d’Orsay et qui était à ce jour la seule œuvre du maître à faire partie de nos collections nationales, depuis qu’il avait été acheté par l’État en 1980, auprès d’un marchand. Il appartient en fait aux descendants de l’Autrichienne Eléonore Stiasny qui avait dû le vendre contrainte et forcée en 1938, avant d’être déportée. Il faut maintenant patienter jusqu’au 15 février pour que ce projet de loi soit ratifié par le Sénat. Une simple formalité ?
