Cela semble une histoire sans fin, mais on en voit pourtant le bout. Depuis le 18e siècle, le Retable d’Issenheim de Matthias Grünewald, le chef-d’oeuvre du XVe siècle de la collection du musée Unterlinden de Colmar, est régulièrement entretenu et reverni. Il bénéficie même d’un projet de restauration poussé depuis l’automne 2018 et après trois ans et demi de travaux, il va pouvoir de nouveau être visible en entier par tous, dès le mois de mars prochain. La restauration des panneaux peints a eu lieu directement dans la salle du Retable, sous les yeux du public, découvrant ainsi des techniques à la fois ancestrales et modernes, sous l’égide d’Anthony Pontabry. Un travail de fourmi qui n’a pas été mis entre parenthèses pendant les différents confinements de l’année 2020 et la longue fermeture du musée pour cause de mesures sanitaires drastiques. Les restaurateurs ont même pu mettre les bouchées doubles pour réintégrer par petites touches, les panneaux du Concert des Anges, de la Vierge à l’enfant, de la Visite de Saint Antoine à Saint Paul ou encore de l’Agression de Saint Antoine.
Quant à la restauration des encadrements amovibles, elle n’a pas eu lieu sur place, mais à Vesoul, au sein de l’Atelier de Restauration et de Conservation régionale des œuvres d’art et a permis de redécouvrir une polychromie faux-marbre de couleur verte et ocre. Les sculptures ont également été restaurées dans un autre espace, à l’atelier de restauration des bois polychromés du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France ou C2RMF, sous la supervision de Juliette Lévy. Elles sont revenues au musée depuis l’automne dernier. On a déjà hâte de redécouvrir le Retable au printemps prochain, une véritable renaissance.