Pape français de la figuration narrative, Bernard Rancillac nous a quittés ce lundi 29 novembre, à l’âge de 90 ans. Frère du sculpteur Jean-Jules Chasse-Pot et dessinateur émérite, il s’apprête à enseigner le dessin à la fin des années 1940 lorsqu’il rencontre le plasticien Bernard Aubertin qui va le convaincre de son talent et de devenir artiste à part entière. C’est ce que Bernard Rancillac fera après son service militaire, quittant l’enseignement définitivement en 1958 en obtenant un contrat avec un collectionneur. Il s’initie à la gravure au début des années 1960 et obtient un prix de peinture à la biennale de Paris de 1961 et commence à se faire un nom en créant le mouvement de la nouvelle figuration. Il réalise des affiches sérigraphiques qui seront popularisées lors du mouvement de Mai 68, faisant de lui un peintre politique, tout en introduisant des pastiches et des personnages de dessins animés ou de comics à ses toiles. On se souvient ainsi de ses mythiques Le Retour de Mickey ou Apparition de la Vierge à ses personnages de cartoons qui firent grand bruit lors de leur création. Tant et si bien que la figuration narrative dont il est le père prendra plus tard la forme d’un pop art à la française, avec un esprit souvent cinglant.
Connu pour ses images éclatées et ses décors de pièces de théâtre, il ne cessera de peindre et de donner des conférences dans différentes écoles des beaux-arts. Au cours de sa longue carrière, Bernard Rancillac a exposé un peu partout à travers l’Europe, de Paris à Hambourg, en passant par Berne, Bruxelles, Genève ou Athènes. Sa dernière exposition personnelle date de 2017, Rancillac, les années pop qui s’était tenue au musée de l’Abbaye de Sainte-Croix aux Sables d’Olonne.