L’année prochaine, seront commémorés les soixante ans de la signature des accords d’Evian. L’Institut du Monde Arabe va proposer une exposition exceptionnelle à cette fin, Son œil dans ma main, Algérie 1961-2019 qui mettra à l’honneur Raymond Depardon et Kamel Daoud. Elle se tiendra du 8 février au 17 juillet prochains. Depardon s’y souviendra de ses photos prises en Algérie vers la fin de la guerre (l’exposition s’ouvrira sur une sélection de ses photographies réalisées à Alger en 1961, ainsi que des vues d’un village de regroupement en Oranie), tandis que l’écrivain et journaliste Kamel Daoud, né après l’indépendance de son pays d’origine, va quant à lui y apposer son propre témoignage. On lui doit notamment le roman Meursault, contre-enquête en 2013 qui avait fait grand bruit et obtenu le prix Goncourt du premier roman. En 2017, de sa nuit passée au musée Picasso de Paris, il en avait tiré le récit Le peintre dévorant la femme, invitation à la méditation quant à la représentation du corps, du désir et de l’amour dans la peinture.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En septembre 2019, Raymond Depardon part photographier Alger une nouvelle fois, avant de retrouver Kamel Daoud à Oran. Les trois parties de l’exposition étaient alors toutes trouvées : Alger et l’Oranie en 1961, ainsi qu’Evian ; Alger en 2019 et Oran en 2019, soit 80 photographies et des textes totalement inédits de Kamel Daoud en regard. L’exposition se terminera par un film de 22 minutes de rencontre entre les deux hommes, réalisé au sein de l’IMA par la cinéaste Claudine Nougaret.