Pas toujours évident de réaliser une exposition d’ampleur sur l’oeuvre d’un auteur, même s’il est un grand poète tel que Charles Baudelaire. C’est pourtant ce qu’est en train de réaliser la BNF en ce moment et jusqu’au 13 février 2022, avec l’événement Baudelaire, la modernité mélancolique, à l’occasion du bicentenaire de la naissance du créateur des Fleurs du Mal. Plus de 200 pièces sont à admirer, entre tableaux, autoportraits, manuscrits, lettres, photographies, éditions imprimées, gravures, eaux-fortes… dont certaines présentées pour la toute première fois, comme le portrait inédit de la mère du poète dont on a longtemps cru qu’il n’en existait aucun. Des documents issus de collections publiques et privées, dont une édition original du recueil des Fleurs du Mal ou un manuscrit autographe de Mon coeur mis à nu.
L’exposition présente la lente ascension du poète, tandis qu’il faisait passer ses poèmes à Théophile Gautier pour qu’ils soient édités dans le journal où il officiait, entre scandales et admiration. On y découvre son enfance, sa jeunesse tumultueuse qui le conduit à voyager pour l’éloigner des affres de la vie parisienne, ses accointances avec les grands penseurs et artistes de son époque, son attrait pour les paradis artificiels, le stupre, la mort. Et surtout, la mélancolie, sentiment qui parcourt son œuvre et sa vie en filigrane, ne le quittant jamais véritablement. L’exposition se termine par des portraits réalisés par ses amis dont Nadar, montrant son implication quant à l’image qu’il voulait renvoyer. Une exposition qui invite au voyage certes, au spleen également, mais aussi à la relecture de poésies intemporelles.