En novembre 2019, le photographe Marc Martin avait proposé une exposition étonnante consacrée aux vespasiennes et intitulée Les Tasses, toilettes publiques, affaires privées. Il en avait fait un beau livre qui développait encore davantage cette sulfureuse thématique. Il récidive avec une exposition et un livre, intitulés tous deux Beau menteur. Il y est question de poil. Ou plutôt, de barbe, revenue à la mode ces dernières années. En fil rouge, une formule du sociologue Eric Fassin, « la barbe n’est pas la masculinité, elle n’en est que l’emblème ». Le poil n’aurait donc qu’un rôle illusoire dans notre société et le photographe tente de ele démontrer dans cet événement qui se tient du 8 septembre au 10 octobre (en entrée libre), à la Galerie Mille-Lieux, située dans le 3e arrondissement parisien. Il se réfère et rend hommage à des personnalités méconnues du grand public mais qui avaient bouleversé les codes à leur époque, Arthur Cravan, un poète et boxeur qui revêtait des talons aiguille et qui est considéré comme l’un des précurseurs du dadaïsme et du surréalisme ; et Sainte Wilgerforte qui aurait été une femme à barbe crucifiée au 13e siècle.
Pour Beau menteur, Marc Martin a utilisé un seul et même modèle masculin, qu’il donne à voir sous toutes les coutures eet sous le prisme de la barbe, brune ou rousse, courte ou touffue, factice ou réelle, aidant à jouer la masculinité ou en dévoilant une part de féminité malgré tout. Une exposition à ne pas mettre sous tous les yeux et dont le clip de promotion a été censuré sur les réseaux sociaux pour cause de nudité. Elle est toutefois visible sur Youtube, avec un QRCode floutant l’anatomie du modèle et renvoyant aux informations pratiques relatives à l’exposition…