Jusqu’au 10 octobre, il est possible de découvrir à l’Hôtel Caumont d’Aix-en-Provence, l’exposition Il ne fait jamais nuit, de l’artiste français d’origine chinoise Zao Wou-Ki, disparu en 2013. Ce sont 80 huiles sur toile, aquarelles et autres encres de Chine sur papier datant de 1935 à 2009 que l’on peut admirer, parcourant les deux thématiques récurrentes de son imaginaire poétique : les espaces picturaux et la représentation de la lumière. C’est depuis 1948 que Zao Wou-Ki s’est consacré à ces deux obsessions artistiques, lorsqu’il s’est installé à Paris. Il les a faites évoluer au fur et à mesure de son expression picturale, d’abord inspirée par l’usage du signe façon Klee dans les années 1950, puis à l’encre de Chine dans les années 1970, sur les conseils de Henri Michaux, travaillant à la fois sur le vide et le plein pour lui permettre d’évacuer une certaine dépression personnelle.
L’ombre et la lumière ne cesseront de hanter son œuvre, comme en témoignent nombre de tableaux présents lors de cette exposition, même si le peintre est également attiré par la couleur, comme celles, chaudes, du soleil du midi de la France, rendant hommage régulièrement à Cézanne dont il était un grand admirateur. Il a d’ailleurs longtemps peint dans son atelier du Var, avant de partir peindre à Ibiza en 1973. Dans les années 2000, Zao Wou-Ki s’est attaché à revenir plusieurs étés de suite dans le Lubéron, travaillant sur le motif, sa dernière période artistique, avec des couleurs flamboyantes qui hanteront longtemps les visiteurs de l’Hôtel Caumont.