Née au Nigeria et désormais résidente belge, Otobong Nkanga est une artiste qui travaille sur plusieurs supports et matériaux jusqu’à donner à ses œuvres l’impression qu’elles surgissent de la terre, que des siècles d’histoire se sont écoulé, en un croisement de civilisations tendant à aller vers d’autres horizons, d’autres climats, d’autres économies. Chaque œuvre transmet à celles et ceux qui la regardent, des impressions fortes, parfois dérangeantes, comme des corps déstructurés, mais pourtant reliés entre eux. Un travail au fort potentiel d’évocation donc, qui utilise autant les dessins que les photographies, les textiles que les installations ou encore les sculptures, la poésie, la tapisserie et un art certain de la performance.
La Villa Arson, située à Nice propose ainsi pour la toute première fois, une exposition de grande ampleur consacrée à Otobong Nkanga. Intitulée When Looking Across the Sea, Do You Dream ?, elle s’inscrit sur un parcours qui est volontairement ni chronologique, ni thématique. Proposée jusqu’au 19 septembre, elle permet de voir l’ensemble du travail et des obsessions de l’artiste. Certaines sont basées sur des souvenirs d’enfance, avec une représentation toute personnelle de Curaçao, d’autres rappellent le langage oral du Nigeria que l’on reproduit et entretient. Il y a également des œuvres plus politiques, dénonçant entre autres l’exploitation minière en Namibie et des sculptures étonnantes, à base des quatre éléments. Pour les admirateurs de Otobong Nkanga, une autre exposition d’ampleur composée de nouvelles œuvres se tiendra au centre d’art contemporain Castello di Rivoli en Italie, entre le 20 septembre et le 30 janvier 2022.