Après les toiles perdues ou volées et retrouvées en haut d’une vieille armoire, dans des broussailles ou des brocantes, voici celles qui réapparaissent au fin fond… d’une benne à ordures. C’est ce qui s’est produit récemment en Bavière, en Allemagne, sur l’aire d’autoroute d’Ohrenbach. Alors qu’un homme en train de faire le plein va jeter quelque chose à la poubelle, il découvre dans la benne deux tableaux qui lui semblent anciens. Il décide de les prendre, les emballe précautionneusement et s’est rendu à Cologne, au commissariat, pour rapporter ses œuvres au cas où elles auraient été volées et réclamées par leurs propriétaires. La police les fait expertiser et les deux tableaux qui datent du 16e siècle, n’auraient pas été réalisés par n’importe qui.
Le premier, dont le titre reste à être déterminé, serait signé de Samuel van Hoogstraten, un peintre et poète hollandais qui était élève de Rembrandt, rien que cela, entre 1640 et 1648. Lorsque certaines de ses toiles passent par les maisons de ventes aux enchères, c’est toujours avec un certain succès. Son record est pour le moment de 788 000 dollars, lors de la vente d’une de ses toiles chez Christie’s à Monaco, en 1998. Le second serait un autoportrait du peintre italien Pietro Bellotti, daté de 1665. Un artiste moins coté que van Hoogstraten, même s’il l’est de plus en plus, en témoigne la vente d’une de ses toiles en 2010 par la maison Koller Auktionen pour plus de 190 000 dollars. Ce sont donc deux toiles de maîtres qui ont été mises à la benne délibérément. Ont-elles été volées à des collectionneurs privés ? Et si oui, le ou les voleurs les ont jetées parce qu’ils ne trouvaient pas de nouveaux acquéreurs ? Une enquête est en cours et le mystère demeure pour le moment entier.