Sculpteur, peintre, écrivain, photographe, cinéaste, plasticien, Christian Boltanski était tout cela à la fois et bien plus encore. L’artiste français est décédé ce mercredi 14 juillet à Paris, à l’âge de 76 ans. Une carrière riche de plus de soixante années d’expérience, puisque Boltanski a commencé à peindre à l’âge de 14 ans seulement, en autodidacte. Dix ans après, il lâche cependant le pinceau pour le stylo. Il se met à écrire, à faire de la photographie et fait sa première exposition en 1968 au théâtre Ranelagh. Un mélange de marionnettes et de cinéma, avec un premier film intitulé La vie impossible de CB. Par la suite, il publie un premier livre, réalise des courts métrages dans lesquels il crée des installations étonnantes qui seront sa marque de fabrique.
Dans son travail, il questionne sans arrêt la frontière fragile entre la présence et l’absence, cherchant à faire revivre les disparus, utilisant tous les matériaux qui se trouvent à portée de main, que ce soient des objets trouvés dans la rue ou des brocantes, des bougies, de la pâte à modeler… Tout est matière à faire de l’art. Il imagine des vies différentes avec les œuvres qu’il crée, faisant appel à des mémoires fictives, en des autobiographies imaginaires ou proches de la réalité. C’est tout récemment qu’il se lance dans des installations de plus en plus monumentales, à l’instar de Personnes sous la nef du Grand Palais en 2010 ou de Chance, au pavillon français de la Biennale de Venise en 2011. Des projets éphémères qui se succèdent à des œuvres en plein air, comme Les Dernières années de CB, sur l’île de Tasmanie. Dernièrement, le Centre Pompidou l’avait mis en lumière avec l’exposition Christian Boltanski : faire son temps, qui s’était tenue entre novembre 2019 et mars 2020. C’est un artiste inclassable et intemporel qui vient de nous quitter.