Les biopics de peintres est devenu un genre cinématographique en soi. Chaque année, un ou plusieurs films sur un(e) artiste de renommée internationale ou plus discrète, sortent sur nos écrans. Dernier en date, le film Je voulais me cacher de Giorgio Diritti, actuellement en salles, qui revient sur le destin méconnu et exceptionnel d’Antonio Ligabue. Né en 1899 à Zurich, rien ne le prédestinait à devenir peintre, sculpteur et graveur. Après le décès accidentel de sa mère, il est adopté par un couple sans enfants et souffre de rachitisme et d’un goitre. Une condition de santé qui empêche son développement physique et mental et le conduit à changer plusieurs fois d’établissements scolaires. Il passe son temps à dessiner et pendant la Première Guerre mondiale, il est interné dans un hôpital psychiatrique. A partir de là, sa vie ne sera qu’errances, violence et pauvreté, avant de se lancer dans la peinture, seul échappatoire pour terrasser ses angoisses. L’artiste Renato Marino Mazzacurati qui lui trouve un certain talent, lui apprend différentes techniques et Ligabue alterne entre phases dépressives, violentes, mais créatrices.
Le succès viendra toutefois dans les années 1940 et sa renommée ne fait que croître dans les années 1950. Il expose ainsi à Rome, devient célèbre en Italie avant d’être frappé d’hémiparésie en 1962 et de terminer sa vie dans un hospice en 1965. Après sa mort, ses peintures expressionnistes et colorées et ses sculptures d’animaux obtiennent un joli succès. C’est toute cette histoire tragique et fascinante que Giorgio Dirritti dépeint dans Je voulais me cacher, porté par la prestation habitée d’Elio Germano, totalement méconnaissable. Une prestation qui lui a permis de remporter l’Ours d’Argent du Meilleur acteur à la Berlinale de 2020. Et le nom d’Antonio Ligabue est désormais sur de nombreuses lèvres.