Régulièrement, des chefs-d’oeuvres oubliés ou inconnus ressurgissent fortuitement et font la fortune de celles et ceux qui les dénichent. Cela peut être dans une brocante, une cave ou un grenier. Et c’est ce qui s’est récemment produit pour un dessin de Henri Matisse que l’on pensait perdu à jamais. Car ce dessin à l’estompe et au fusain intitulé Hélène Mercier, née Princesse Galitzine, exécuté le 22 octobre 1938, avait purement et simplement disparu après une rétrospective consacrée à l’artiste au Philadelphia Museum of Art en 1948. Après cela, plus aucune trace de cette œuvre qui devait servir à un décor commandé par Nelson Rockefeller pour son appartement de Manhattan. Jusqu’à cette année de 2021 où il a été fortuitement redécouvert au-dessus d’une armoire dans une maison située bien loin de New York, à Manosque.
La personne qui l’a découverte a cru de prime abord qu’il s’agissait d’une reproduction, malgré la signature bien visible de Matisse et une référence au verso de Marc Vaux, photographe du peintre parisien. Elle l’a présentée au commissaire priseur de la maison de vente Ivoire-Manosque, Jennifer Primpied-Rolland, qui a tout de suite décidé de procéder à des analyses techniques. Finalement, le dessin a bel et bien été authentifié comme un original de Matisse et il aurait été réalisé en même temps que le tableau Le Chant. Il est même estimé entre 300 000 et 400 000 euros et va être mis aux enchères le 26 juin prochain. Nul doute que sa cote va fortement augmenter, quand on sait qu’un de ses dessins vient d’être vendu pour la somme d’1,39 million d’euros chez Christie’s. Cela vaut la peine de fouiller dans les recoins de son appartement !