Régulièrement, des particuliers trouvent dans une brocante, leur grenier ou leur cave, un tableau qui pourrait bien avoir été réalisé par un grand-maître. Ou alors, c’est une œuvre qui fait partie de leur famille depuis longtemps, sans qu’on n’en connaisse les origines et la provenance. C’est l’histoire qui est en train de se passer pour une retraitée de 72 ans habitant à Cannes, qui assure détenir un tableau peint par Raphaël lui-même. Un tableau intitulé Madone aux oeillets, qu’elle a connaît depuis son enfance et dont elle a hérité de son père. Et pour sa propriétaire, nul doute qu’il a été peint par le célèbre artiste italien. Son but n’est d’ailleurs pas de ramasser une petite fortune si la toile était bien et bien authentifiée, mais que cette dernière soit reconnue comme un original. Et pour certains experts, nulle hésitation également, il s’agit bel et bien d’un Raphaël.
C’est en tout cas ce qu’affirme l’historienne de l’art Laure Chevalier, spécialisée dans la traçabilité des œuvres. Quand elle entend parler de cette histoire, elle décide d’en savoir plus et d’analyser le tableau. Neuf années seront nécessaires pour venir à bout de son expertise, à travers, entre autres, des études des pigments et du style, utilisation de techniques infrarouge et réflectographie. Pour elle, il s’agirait même de l’original ou d’une seconde version d’une autre Madone aux oeillets de Raphaël et que l’on peut admirer à la National Gallery de Londres. Elle serait toutefois terminée par Rifolfo del Ghirlandaio. D’autres experts étudient encore le tableau avant de rendre leur verdict. Pourra-t-on bientôt la retrouver dans un musée après avoir affolé les compteurs des maisons de vente ?
