Jusqu’au 22 mai, la galerie Ceysson & Bénétière située au Luxembourg à Wanhaff, propose une exposition événementielle consacrée au travail de l’artiste Tania Mouraud, Mezzo Forte. On y retrouve des œuvres bien connues telles que Where is the unknown, les séries Black Continent ou Words, mais aussi des travaux récents qui ont été réalisés ses quinze dernières années. Cela fait plus d’une cinquantaine d’années que Tania Mouraud exerce, depuis sa rencontre avec les formes avant-gardistes artistiques d’Angleterre et d’Allemagne où elle a vécu et qui l’ont tout de suite inspirée. Elle se forme ainsi notamment auprès du groupe ZERO, travaille aux côtés de Reiner Ruthenbeck et Dennis Oppenheim lors de son séjour à New York à la fin des années 1960. Sa toute première exposition, c’était en 1966, à galerie Zunini de Paris.
Depuis, elle ne cesse d’interroger la plasticité du langage, mais aussi les rapports qui existent entre la perception et la lecture. Un questionnement qui ne la quitte pas et que l’on retrouve dans ses peintures, avec des ajouts de poèmes, de citations, de chants ou de haïkus, écrits en plusieurs langues. Le travail de Tania Mouraud interpelle donc constamment, tels ses Mots-Mêlés qu’elle conçoit comme des labyrinthes construits par un programme informatique. On pourra aussi découvrir certaines de ses photographies des années 1970, plutôt désabusées, constat mélancolique d’un monde abîmé par l’humanité et qui sont ici retravaillées numériquement par l’artiste elle-même. Une exposition désenchantée dans laquelle on entrevoit toutefois l’espoir de Tania Mouraud pour un monde meilleur qui sortirait du chaos.