Souvenez-vous. En 2014, le marchand d’art Giuliano Ruffini, 75 ans, était arrêté suite à mandat d’arrêt européen lancé contre lui. Il est alors suspecté d’escroquerie artistique et de contrefaçon. Autre personne arrêtée, Lino Frongia, suspecté quant à lui d’avoir exécuté des faux tableaux. Une affaire qui remonterait aux années 1990, quand le marchand d’art aurait vendu sciemment des centaines de faux, notamment à des galeries ou de grands musées internationaux. Des reproductions signées Frongia, particulièrement réussies. À ce jour, sept de ces œuvres sont dans le collimateur des forces de l’ordre, des faux tableaux de Parmigianino, Cranach (vendu aux enchères pour sept millions d’euros) ou Le Greco. Une arnaque parfaitement rodée notamment par le fait que ni experts, ni conservateurs ne se sont interrogés à l’époque quant à leur authenticité. Le marchand d’art de son côté, se défend d’avoir simplement revendu des tableaux issus de la collection du père d’une de ses anciennes compagnes. Lino Frongia de son côté, ne se considère pas comme un faussaire, mais comme un copiste.
Une histoire fascinante qui méritait une enquête journaliste approfondie, à laquelle s’est livré le reporter Vincent Noce pendant plus de cinq années. En résulte un ouvrage passionnant et bourré d’anecdotes qui vient de paraître, L’Affaire Ruffini, enquête sur le plus grand mystère du marché de l’art. On lui doit notamment le livre Descente aux enchères qui a révélé au grand public les pratiques de l’Hôtel Drouot ou encore La Collection égoïste sur le voleur d’art en série Stephan Breiwieser. Des ouvrages d’enquête à lire que l’on soit fin connaisseur ou non.