L’artiste réalisateur belge Frederik De Wilde a pour habitude de mêler la science à son travail. Ce qui le fascine, ce sont les changements qu’impose la technologie dans nos sociétés, ainsi que ce qu’il qualifie d’écologie sombre, les notions d’invisible et d’inaudible, qu’il incorpore dans des œuvres sensorielles et complexes marquées par une esthétique post-minimale et poétique. Pour lui, l’art est avant tout un outil pour façonner la réalité et c’est ainsi que son travail a été fort remarqué ces dernières années, notamment par la NASA avec qui il a collaboré. Son œuvre Blackest-Black basée sur une nouvelle couleur intitulée « nano », a reçue le Ars Electronica Next Idea Award en 2010, ainsi que le Best European Collaboration Award.
En 2021, Frederik De Wilde va encore faire parler de lui avec un tout nouveau dispositif dans le cadre du programme 46 Digital. Son installation Syn 7 va ainsi tenter de combler le fossé de communication entre les ordinateurs et leurs utilisateurs, même s’il ne s’agit encore que de la première étape d’un projet bien plus vaste de prototypes d’analyses d’émotions entièrement basées sur un modèle d’Intelligence Artificielle. Les spectateurs verront ici leurs expressions faciales analysées par cette IA, par le biais d’une caméra qui les filmera lorsqu’ils regarderont l’oeuvre conçue tout spécialement par l’artiste. Une véritable mise en abyme technologique que l’on pourra admirer au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris, du 2 février au 13 avril prochains, sous réserve des conditions sanitaires alors en vigueur.