Quand il avait dix ans, Gian Giacomo Caprotti devient préparateur au sein de l’atelier du grand maître Léonard De Vinci. Et quand il s’adonne aux pinceaux, il développe un vrai talent qui va fasciner l’artiste. Gian deviendra son disciple, son élève, son modèle (notamment pour le fameux Saint Jean-Baptiste que l’on peut admirer au Louvre) et peu à peu, son amant. Pendant plus de 25 ans. De Vinci le surnommera Salai, ce qui veut dire « petit diable » en italien (il était semble-t-il de nature espiègle, impétueuse et têtue) et c’est sous ce pseudonyme affectueux qu’on le connaît de nos jours. C’est grâce à ce dernier que l’on a pu découvrir copies et variantes des chefs d’œuvre les plus connus de Léonard et s’il n’a pas accédé à une aussi grande renommée, ses toiles, rares, sont désormais fort recherchées, ne serait-ce que pour son coup de pinceau proche de la technique de De Vinci.
C’est à son tour d’être plébiscité, en atteste la mise aux enchères d’une de ses toiles parmi les cinq connues et authentifiées, La Madeleine pénitente. Le tableau qui fait 65 x 50 cm de dimensions est un panneau de bois représentant Marie-Madeleine nue, les bras croisés devant la poitrine et à l’abondante chevelure cuivrée. Son dernier propriétaire l’avait acheté pour une bouchée de pain, avant de s’en séparer dernièrement lors d’une vente mémorable chez Artcurial. En effet, le tableau était estimé entre 100 000 et 150 000 euros et la vente a eu lieu à huis clos, afin de respecter les mesures sanitaires en vigueur. Ce qui n’a pas empêché une séance par téléphone fort animée. Tant et si bien que La Madeleine pénitente a été acquise pour la somme d’1,745 millions d’euros. Un véritable succès pour Salai qui voit sa cote s’envoler.