C’est depuis l’âge de 20 ans que le Français Ralf Marsault est photographe, depuis sa rencontre en 1977 de Heino Muller qui deviendra son compagnon et avec lequel il va réaliser une série de photographies dans les années 1980 qui sera publiée dans l’ouvrage Fin de siècle en 1990. Quand Heino disparaît en 1995, Ralf décide de poursuivre leur aventure en solo, notamment sur le terrain des Wagenburgen berlinoises qui l’obsèdent tant. Il faut dire que le Berlin-Ouest des années 1980 avait de quoi inspirer par ses expérimentations sociales et rebelles contre le mode de vie bourgeois confortable. Muller et Marsault avaient ainsi rencontrer tout une galerie de personnages atypiques, installés sur l’équivalent de colonies de vacances pour adultes, entre anarchistes, punks et voyageurs de passage. C’est une trentaine de clichés de cette époque qui est d’ailleurs actuellement présentée au sein de l’exposition Berlin Years on the Wagenburg au FHXB Museum de Berlin jusqu’au 24 janvier 2021, dans le cadre du Mois de la Photographie 2020.
Mais ce n’est pas la seule actualité de Marsault, loin s’en faut. Le Musée Hèbre de Saint-Clement, situé à Rochefort, proposera l’été prochain une autre exposition du photographe, Soi, comme un autre. Il s’agira d’une réunion de photographies et objets de l’artiste sur la thématique de la mise en scène de soi et de la dissémination de son identité. Des œuvres qui seront en regard avec celles du fond Pierre Loti, collections ethnographiques du musée. En parallèle à ces deux expositions, on peut se procurer le beau livre Faintly falling, le nouvel album de photographies de Marsault, préfacé par l’historienne et critique d’art Elisabeth Lebovici et où il est question, encore une fois, de marginalisation sociale dans le Berlin-Ouest des années 1980.