Le 30 septembre, est sorti sur nos écrans un film pas comme les autres, Josep par le réalisateur Aurel, dessinateur de presse notamment pour Le Monde et Le Canard Enchaîné et à qui l’on doit également des recueils, des bandes dessinées documentaires ou des reportages graphiques. Le voici qui passe au long pour un vibrant hommage à l’artiste et homme politique espagnol Josep Bartoli, le tout, en version animée. Un film qui a été plébiscité par la critique et qui a fait partie des labellisés du Festival de Cannes 2020. Aurel a utilisé différentes techniques pour la réalisation, en fonction des étapes de la vie de Bartoli, entre dessin à la plume, au crayon, au feutre et différentes palettes de couleurs et de textures. Une manière pour le réalisateur de coller aux cinq étapes de la vie de son modèle et de permettre aux spectateurs d’identifier tout de suite dans quelle période on se situe.
Né à Barcelone, Josep Bartoli était un dessinateur et caricaturiste hors pair, partisan de la République et qui a combattu autant par les armes que par ses crayons. C’est à lui que l’on doit la création du syndicat des dessinateurs de presse en 1936 et il devra s’exiler en France pendant la Guerre d’Espagne, avant d’être incarcéré au camp de Bram pendant la Seconde Guerre mondiale, où il continue de dessiner. Parvenant à s’échapper du train qui le mène à Dachau, il parvient au Mexique en 1943, aux côtés de Diego Rivera et Frida Kahlo, s’installera aux Etats-Unis où il se liera d’amitié avec des artistes tels que Pollock, Kline et De Kooning. Il s’éteint à New York en 1995, à l’âge de 85 ans. On lui doit notamment des dessins pour la revue Holliday, pour le Saturday Evening Post, des collages et des illustrations pour le Club français du livre dans les années 1950 et 1960. Désormais, le voici héros de son propre film…