Si le peintre alsacien Théophile Schuler n’a pas eu la postérité qu’il mérite, il continue tout de même de faire parler de lui. Que ce soit à travers le prix à son nom dédié chaque année à un artiste alsacien de moins de 35 ans et remis par la Société des amis des arts et des musées de Strasbourg. Mais aussi par les rééditions de contes et de livres dont il a fait des illustrations, que ce soit Le Brigadier Frédéric d’Erckmann-Chatrian ou Les Patins d’argent de Mary Mapes Dodge. On peut également voir certaines de ses œuvres au Musée des Beaux-Arts de Strasbourg. Mais c’est un livre qui remet le peintre au goût du jour. Paru récemment aux éditions Le Verger, dans la collection Art et Patrimoine, Le Char de la mort par Jules-Théophile Schuler est une véritable enquête menée par Emmanuel Honegger autour de ce tableau qui fit scandale à son époque. Honegger aimant remettre en avant des artistes oubliés ou méconnus, tels René Hetzel ou Louis-Philippe Kamm, c’est donc tout naturellement qu’il s’intéresse à Schuler qui avait marqué Van Gogh lui-même.
L’auteur aborde ainsi le tableau Le Char de la mort, actuellement conservé au Musée Unterlinden, à Colmar et qui avait été peint juste après la Révolution de 1848. Une œuvre chargée de symboles politiques et religieux qui avait contourné la censure du Second Empire pour faire passer des messages que n’aurait pas aimé trouver Napoléon III. C’est donc un livre que l’on découvre comme une enquête, celle qu’a menée Emmanuel Honegger et qui a mis plus de deux années pour décrypter tous les messages cachés par le peintre dans son tableau et ainsi redécouvrir sa pensée républicaine. Entre anecdotes, doubles pistes et rebondissements, vous ne verrez plus ce tableau de la même manière…