C’est une terrible conséquence suite à l’épidémie de Covid-19 pour le Musée Rodin de Paris. Rouvert depuis le 7 juillet dernier, sa fréquentation est pour le moment assez faible, d’autant que 75% de ses 551 000 visiteurs annuels proviennent de l’étranger (dont 25% des Etats-Unis). De plus, le musée public ne dispose d’aucune subvention et s’autofinance totalement, grâce à sa billetterie (3,5 millions d’euros par an), mais aussi à la vente de bronzes du célèbre maître (un million environ chaque année). Jusqu’au mois de mars, le musée pouvait prétendre à un bénéfice d’1,4 million d’euros, mais crise oblige, ce sera finalement une perte de sèche de trois millions qui s’annonce, si les visiteurs ne reviennent pas en masse.
En attendant que les choses se rétablissent (l’établissement nécessite un budget de fonctionnement de 11 millions d’euros chaque année), la directrice, Catherine Chevillot, mise sur la vente d’œuvres originales d’Auguste Rodin pour que le musée reste à flot. Mais qu’on se rassure, cela ne concernera pas les pièces uniques. En effet, chaque sculpture a été créée jusqu’à douze exemplaires qui sont considérés comme des originaux. Ce sont donc ces derniers qui seront revendus à diverses institutions. « Nous avons aussi passé des accords avec des galeries d’art contemporain en France, en région pour commencer. On essaiera à Londres l’an prochain, et nous avons une pièce chez Gagosian à New York, pour toucher une nouvelle clientèle » a ainsi expliqué la directrice au magazine Les Echos. Si régulièrement une quarantaine de ces sculptures sont proposées à la vente, le chiffre sera triplé cette année. Le musée va également faire appel au mécénat et attend une réponse favorable à sa demande de subvention de la part du ministère de la Culture.