La distanciation sociale et les autres mesures sanitaires ont affecté la façon dont les visiteurs visitent les musées, les galeries, et bien d’autres lieux à mesure que les mesures de confinement ont été assouplies. Cependant, pour les bibliothèques, qu’il s’agisse d’une bibliothèque publique ou des salles de lecture de Victoria & Albert Library, comment faire pour sécuriser les principaux contenus, qui sont destinés à être manipulés, feuilletés et ramenés à la maison ? Voilà a quoi le projet REALM a tenté de répondre : déterminer quand et si les documents d’une bibliothèque sont sûrs, tant pour le personnel que les visiteurs.
Sous l’égide de l’OCLC (une organisation américaine à but non lucratif pour les bibliothèques) et de l’Institute of Museum and Library Services, les recherches menées par Battelle (un laboratoire de l’Ohio) et le projet REALM (Reopening Archives, Libraries, and Museums) produisent des informations scientifiques a l’attention des bibliothèques, des musées et des services d’archives. Leurs travaux aideront les institutions, grandes comme petites, à gérer leur réouverture en temps de pandémie.
« Alors que les musées des États-Unis travaillent sur leurs plans de réouverture, nous savons que nos expositions et nos galeries contiennent une grande variété d’objets qui ne sont pas pris en compte dans les directives de santé publique fédérales et d’État », a déclaré Carole Charnow, présidente et directrice générale du Boston Children’s Museum, qui est également membre du groupe de travail REALM Operations. « C’est pourquoi nous avons besoin d’informations actualisées et scientifiquement fondées, spécifiques aux musées. Pour ceux d’entre nous qui sont des institutions physiques et interactives, cela est particulièrement important ».
A ce jour, les travaux du projet REALM ont permis d’établir la durée pendant laquelle le virus SARS-CoV-2, qui est à l’origine de COVID-19, peut survivre sur les documents habituellement présents dans les bibliothèques, sans intervention extérieure.
Au lancement de la première phase du projet, les chercheurs ont mené une étude sur la durée de vie du SARS-CoV-2 sur les livres à couverture en toile de bougran, les livres de poche, les pages en papier d’un livre fermé, les jaquettes de livres en mylar et les boîtiers de DVD en plastique, qui sont les cinq matériaux les plus courants dans une bibliothèque. Après quelques semaines, les scientifiques de Battelle ont découvert que le virus était absent de tous ces supports trois jours après l’exposition. Suite à cette annonce le mois dernier, les recherches se sont poursuivies.
Fin juin et tout au long du mois de juillet, les chercheurs du projet REALM ont mené des études sur cinq autres objets : les pages en papier braille, les pages en papier glacé, les pages de magazine, les livres en carton pour enfants et les dossiers d’archives. Conservés à une température ambiante et dans des conditions d’humidité standard afin d’imiter les conditions de stockage, les pièces ont été inoculés et placés en piles ou sur des étagères. Après deux jours de quarantaine, les dossiers d’archives étaient exempts de CoV-2 et après quatre jours, les pages en braille, les pages glacées et les livres en carton étaient également exempts de CoV-2. Cependant, même après quatre jours de quarantaine, les pages des magazines présentaient encore des traces du virus.
Avec cette nouvelle série de découvertes, le projet REALM va poursuivre son travail, en étudiant d’autres documents de bibliothèque courants – leurs résultats sont attendus dans les prochaines semaines.
« Tout bibliothécaire serait d’accord pour dire que les gens prennent de bonnes décisions lorsque celles-ci sont basées sur des faits avérés », a expliqué Nate Hill, directeur exécutif du Metropolitan New York Library Council et membre du comité directeur du projet REALM. « Les résultats du projet REALM, tant l’examen systématique de la littérature que les résultats des tests en laboratoire, donnent aux bibliothécaires les informations dont ils ont besoin pour prendre des décisions pratiques et éclairées lorsqu’ils rouvrent leurs locaux et reprennent leurs services ».
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