Au 63 rue de Monceau, dans le 8e arrondissement de Paris, se dresse le majestueux hôtel Nissim de Camondo, devenu depuis un musée du MAD-Paris et qui rouvre ses portes en ce mercredi 17 juin. Un des lieux les plus étonnants de la capitale, qui mérite une visite à lui seul. L’hôtel a été bâti par les comtes Abraham-Béhor et Nissim de Camondo qui avaient quitté Constantinople pour Paris en 1869 et qui avaient jeté leur dévolu sur la bordure du parc Monceau, aux 61 et 63 de la rue de Monceau. Mais de l’hôtel du numéro 61, il ne reste que la façade. Vraiment ? Ce n’est pas ce que démontre l’exposition Le 61 rue de Monceau, l’autre Hôtel Camondo que l’on peut admirer jusqu’au 13 septembre.
L’occasion de découvrir des photographies rares de l’hôtel qui avait appartenu à Abraham-Béhor de Camondo jusqu’à sa mort en 1869 et dont l’intérieur fut entièrement détruit dans les années 1970. Outre des plans du lieu, on pourra aussi voir catalogues de ventes liés à sa succession, inventaires de son mobilier, des aquarelles signées Denis-Louis Destors, des chaises qui ont appartenu à la comtesse Régina de Camondo, son épouse, un écran de cheminée, des panneaux de laque, mais aussi des vêtements. On pourra aussi s’intéresser au devenir sombre de cet hôtel dont la succession fut pour le moins mouvementée. Il fut en effet vendu en 1893 à Gaston Menier qui possédait la chocolaterie de Noisiel et qui mit tout aux enchères, éradiquant toute trace du passage d’Abraham-Béhor dans les lieux. Finalement, l’hôtel est revendu par Jacques Menier, fils de Gaston, et l’hôtel se transforme en siège des Aciéries de Pompey. En 1968, il devient celui de l’Union des Assurances de Paris, avant de voir son intérieur détruit. Restauré depuis, l’hôtel est occupé par la banque Morgan Stanley depuis 2005.