Jusqu’au 11 mai 2020, le musée londonien présente la première rétrospective de l’artiste au Royaume-Uni depuis sa nomination au Turner Prize en 1999.
Avec quatre longs métrages à son actif, dont un Oscar du Meilleur Film pour « Twelve Years a Slave » en 2014, Steve McQueen est surtout connu du grand public en tant que réalisateur. C’est pourtant sa carrière de plasticien d’artiste visuel qui créé le fil rouge de toute son œuvre : une quête incessante du pouvoir de la forme et de l’image comme messagers du monde moderne.
La Tate Modern rend aujourd’hui hommage à ce travail de plusieurs décennies, en exposant 14 œuvres majeures de l’artiste londonien : des films, des photographies, mais aussi des sculptures. On redécouvre à cette occasion l’un de ses tous premiers courts métrages, « Exodus », élaboré de 1992 à 1997 à partir d’une modeste Super 8. On profite également de « End Credits », un travail encore inachevé (depuis 2012 !) qui met à l’honneur l’activiste afro-américain Paul Robeson.
En définitive, l’exposition s’interroge sur la façon dont Steve McQueen a su exploiter la vidéo, en tant que medium artistique, pour impulser de nouvelles directions créatives tant dans le cinéma que dans l’art contemporain. Elle montre aussi l’artiste comme un homme de son temps, passionné par les sujets politiques et la géographie urbaine contemporaine. Une rétrospective éclairante sur un créateur innovant et essentiel, qui mérite bien le trajet jusqu’à Londres.