Jusqu’au 29 juin 2020, la Petite Galerie du Louvre propose une exposition intitulée « Figure d’artiste ». Son objectif est d’accompagner le regard que le musée porte en 2019-2020 sur les génies de la Renaissance : Vinci, Donatello, Michel Ange ou Altdorfer.
Car c’est à la Renaissance que s’opère un tournant décisif dans l’histoire de l’art : l’artiste ne veut plus être artisan, mais affirmer son indépendance et revendiquer une place particulière dans la cité. Il décide alors de se mettre en scène et de donner son nom. C’est ainsi qu’apparaissent les signatures d’œuvres et les autoportraits. Un seul dessein : accéder à la renommée accordée aux poètes inspirés par les Muses.
L’exposition raconte cette évolution, en traitant cinq thèmes : l’apparition de la signature, la pratique de l’autoportrait, la vie d’artiste comme prétexte de peinture, l’Académie, et le Salon. Si les trois premiers sujets renvoient en bonne partie à la Renaissance italienne, les deux derniers mettent en lumière un rôle particulier de la France dans l’émergence de la figure d’artiste.
Car c’est grâce à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture, fondée en 1648 sous la protection du roi Louis XIV, que les artistes peuvent se libérer de la tutelle des corporations et sortir définitivement de l’artisanat. Outre une formalisation de l’éducation et une reconnaissance du statut d’artiste, l’Académie propose des Salons : une présentation publique d’œuvres d’art à une nouvelle catégorie d’intervenants, les critiques d’art. Vient ensuite le Salon des Refusés… mais c’est une autre histoire.