Si le chorégraphe aixois Angelin Preljocaj avait déjà côtoyé l’univers carcéral en y organisant des représentations, l’année dernière, il a choisi d’aller plus loin encore en faisant travailler cinq détenues de la prison des Baumettes, à Marseille. Durant plusieurs mois, il a ainsi élaboré et travaillé un ballet intitulé Soul Kitchen avec ces femmes devenues danseuses le temps de cette collaboration. Le tout a été documenté par la réalisatrice Valérie Müller, qui a filmé ce travail dans ces conditions si spéciales. Danser sa peine est donc le fruit de cette expérience dont le résultat a été présenté l’été dernier au festival Montpellier Danse.
Le documentaire a été sélectionné par le Festival International Documentaire de Biarritz (FIPADOC) au mois de janvier dernier et a reçu le grand prix documentaire national. France 3 le diffuse ce 26 mars en deuxième partie de soirée, l’occasion de découvrir ce processus de création hors normes, dans un environnement où le mouvement semble s’être arrêté. Le film plonge le spectateur au plus près de ces femmes, incarcérées et artistes durant 4h chaque semaine, qui se sont aussi livrées à la caméra à visage découvert pour parler de la vie en prison. L’aboutissement de ce travail a lieu hors des murs, lors de la première de ce ballet d’un nouveau genre, sur la scène du Pavillon Noir, le centre d’Angelin Preljocaj. Une représentation en forme de libération pour ses femmes, à découvrir ce soir.