Jusqu’au 19 avril, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme rend hommage au travail et à la vie d’Adolfo Kaminsky, photographe des hommes et du quotidien, mais aussi résistant engagé qui a, durant plusieurs années, mené dans l’ombre un travail de faussaire pour plusieurs réseaux clandestins, permettant de sauver de nombreuses vies. Né en Argentine au sein d’une famille juive originaire de Russie, Adolfo Kaminsky arrive en France en 1932. Durant la guerre, il est interné à Drancy dont il pourra être libéré du fait de sa nationalité. Il s’engage alors dans la résistance et fabrique de faux-papiers pour éviter à d’autres la déportation.
Une activité qu’il poursuit après la guerre pour soutenir d’autres causes, d’autres combats, notamment indépendantistes. Un travail pour lequel il est reconnu et qui lui vaudra le surnom du « technicien ». C’est peut-être de cette clandestinité et de cette volonté d’aider les autres, ceux qui se font oublier ou que l’on ne voit pas, que vient l’envie de photographier le réel pour celui qui avait fabriqué tant de faux. Des hommes et des femmes, des scènes de rues, des artisans, des amoureux… Des clichés qui lui permettent d’échapper à la solitude, de son propre aveu. L’exposition présente ainsi plusieurs faux-papiers et documents de ce faussaire de génie en parallèle de 70 de ses clichés. Mais c’est avant-tout son histoire qui est racontée aux visiteurs, celle d’un homme qui a voulu en protéger des centaines d’autres en faisant ce qui lui semblait juste.
Adolfo Kaminsky. Faussaire et photographe
Jusqu’au 19 avril 2020
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme