Jusqu’au 22 mars 2020, le Musée des Arts Décoratifs (MAD) présente « Marche et démarche : une histoire de la chaussure », une exposition qui met à l’honneur des pièces de cordonnerie exceptionnelles issues des siècles passés. L’objectif étant d’analyser un pan de l’histoire de la mode, mais aussi de s’interroger sur la notion de démarche : la façon de marcher est-elle une donnée objective et mécanique, ou se fait-elle le reflet de modes et de contextes sociaux ?
Le thème de cette exposition est né lors de l’étude, dans les collections du musée, d’un soulier porté par Marie-Antoinette en 1792. Un objet dont la taille a fasciné les chercheurs, puisqu’il mesurait 21 centimètres de long – une pointure 33 actuelle – et tout juste 5 centimètres de large. A première vue, pas du tout de quoi accommoder le pied d’une femme de 37 ans. Une évidence s’est imposée, validée par des recherches dans les textes de l’époque : les femmes de l’aristocratie du XVIIIe siècle, puis de la bourgeoisie du XIXe siècle, marchaient peu. Et ces petits souliers d’enfant, un peu semblables aux bandes qui enserraient les pieds des chinoises, étaient un instrument de contrôle de leur mobilité.
Au-delà de cette pantoufle historique, l’exposition met en avant près de 500 œuvres – chaussures, dessins, peintures, photographies – issues de collections internationales, signées d’anonymes ou de grands créateurs. Avec une approche chronologique et thématique qui s’attarde sur les matériaux, les facteurs environnementaux, la chaussure militaire, mais aussi le fétichisme. Un tour d’horizon complet qui offre bien des surprises sur un objet pourtant quotidien.