Jusqu’au 15 mars 2020, le Château de Versailles accueille une exposition sur le soudain engouement pour l’Ancien Régime et le domaine royal que connaît le public entre 1867 et 1937.
À la charnière des XIXe et XXe siècles, le château de Versailles connaît un moment crucial de son histoire. Cent ans après la Révolution française, à l’aube de la « Belle Époque », un phénomène spectaculaire de nostalgie et de passion se développe autour du Versailles de l’Ancien régime. À travers près de 350 oeuvres, documents et photographies, l’exposition retrace ce moment surprenant de l’histoire de l’art où Versailles prend place parmi les grands motifs littéraires, picturaux et musicaux, tandis que s’engage un grand programme de restauration et de remeublement du château.
Dès le Second Empire, les prémices de ce nouvel engouement se manifestent avec l’impératrice Eugénie et sa vénération pour Marie-Antoinette. Mais c’est à la fin du siècle que la fascination gagne les milieux artistiques et littéraires. Marcel Proust redécouvre ce « Versailles, grand nom rouillé et doux, royal cimetière de feuillages, de vastes eaux et de marbres. » La peinture historiciste, en vogue à cette époque, trouve certains de ses plus beaux sujets à Versailles. D’incroyables fêtes font revivre Trianon. Sarah Bernhardt se produit au château en 1896. Cette vague d’enthousiasme accompagne le travail acharné auquel vont se livrer, à cette époque, les conservateurs du château pour lui rendre sa splendeur perdue et le rapprocher de son état de l’Ancien Régime.
L’exposition, présentée dans les salles d’Afrique et de Crimée, fait revivre cette période au cours de laquelle le château de Versailles retrouve un éclat royal et aristocratique en même temps qu’une popularité nouvelle.