Les amateurs d’abstraction et de constructivisme attendent déjà avec vive impatience l’exposition que le Musée de Montmartre va consacrer à Otto Freundlich, l’un des pionniers de ce mouvement, entre le 28 février et le 6 septembre prochains. Otto Freundlich, la révélation de l’abstraction, est sans doute la plus importante exposition dans un musée français qui est consacré depuis 50 ans au célèbre peintre et sculpteur allemand. Il fut l’un des créateurs de l’art non-figuratif et n’a eu de cesse, pendant toute sa carrière, de combattre ceux qui étaient contre l’apparition d’un art nouveau. Un combat qu’il ne cessera jamais, puisqu’on se souvient que sa sculpture Grande tête, datant de 1912, a fini par se retrouver en couverture du catalogue de l’exposition itinérante Entartete Kunst de 1937, le mettant en figure de proue de l’art dégénéré.
C’est ainsi qu’une grande partie de ses œuvres ont été détruites par le régime nazi. Plus de 70 ans après, le Musée de Montmartre invite ses amateurs et ceux qui ne le connaissent pas encore à (re)découvrir l’artiste à travers 80 toiles, sculptures, mosaïques, vitraux et autres œuvres graphiques, dont la plupart proviennent du Musée de Pontoise (dépositaire du fonds d’atelier d’Otto Freundlich) et même de la Basilique du Sacré Cœur (pour les deux vitraux). On pourra également s’intéresser de plus près à la vie de l’artiste à travers lettres, écrits, documents signés de sa main, afin de découvrir ses sources d’inspiration, mais aussi son quotidien. Sa famille étant juive d’origine, mais convertie au protestantisme, Freundlich est décédé en 1943, au camp de concentration de Lublin-Majdanek.