Jusqu’au 23 février, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (MAHJ) propose une rétrospective de l’artiste Jules Adler, un peintre naturaliste dont l’œuvre témoigne d’un bel engagement auprès des classes les moins favorisées.
Né en 1865 à Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône, au sein d’une modeste famille juive, Jules Adler est un peintre à redécouvrir. Si sa toile « La Grève au Creusot » (1899) est aujourd’hui une icône des luttes ouvrières, le reste de son œuvre est relativement confidentiel. Alors qu’il a largement été reconnu en son temps par une fraction des artistes naturalistes héritiers de Gustave Courbet.
Mais ses sujets sont trop modestes, et son mépris trop grand pour les avant-gardes, pour que son nom passe à la postérité. Il peint des ouvriers des manufactures et des mines, des petits métiers parisiens, des déracinés des villes, des paysans et des marins ; enfin des hommes, femmes, enfants ou vieillards qui ont en commun une forme d’anonymat et de relégation. Dreyfusard de la première heure, l’artiste développe en définitive une vision du monde proche de celle d’Émile Zola.
Avec près de 200 peintures, dessins, gravures et documents, cette exposition est la toute première rétrospective qui lui soit consacrée. Elle réfléchit sur l’œuvre, mais aussi sur les résonances de la judéité du peintre dans sa perception du monde, et sur ses engagements d’homme et d’artiste.