Jusqu’au 9 février, l’Institut Giacometti (5 rue Victor Schoelcher dans le 14e arrondissement parisien), propose une exposition mettant en relation les œuvres du sulfureux Marquis de Sade et du sculpteur Alberto Giacometti. Sade/Giacometti : cruels objets du désir met en effet en avant des œuvres du mouvement surréaliste qui sont liées aux écrits du Marquis, de Georges Bataille à Dali, Sade étant revenu à la mode au début du 20e siècle et ayant très fortement inspiré les Surréalistes entre les années 1929 et 1934. Dont Giacometti, qui a beaucoup lu Sade au début des années 1930 et avouait à André Breton en être totalement passionné. C’est donc à ces lectures que l’on doit nombre de ses sculptures d’organes sexuels et des sources d’inspiration notamment relatives à la violence, au voyeurisme et à la prostitution.
Parmi les œuvres à découvrir dans cette exposition, la série de Giacometti intitulée Objets mobiles et muets, sculptures érotiques bourrées d’humour noir, un double sens de lecture dont raffolaient les Surréalistes. Des œuvres qui frôlent l’abstraction, tout en suggérant les rapports charnels ou des instruments de plaisir sadiques. Des objets qui évoquent également la frustration, le danger, l’écart qui se creuse entre le fantasme et la réalité, à l’instar des écrits du Marquis de Sade. Giacometti mettait en scène ce travail en une sorte de théâtre de la cruauté où subsistaient également des élans poétiques. L’exposition présente également des œuvres surréalistes d’autres artistes, comme des photographies de Man Ray, mais aussi des carnets de dessins inédits ou des photographies d’œuvres à jamais disparues. L’esprit du Marquis de Sade ne s’est jamais véritablement dissipé.