Décidément, le Studio Hébertot, dans le 17e arrondissement parisien, raffole des pièces traitant de grands peintres. Après Picasso, Johanna van Gogh et actuellement Léonard de Vinci (la pièce Léonard de Vinci, naissance d’un génie), voici Trop de jaune, consacrée à Vincent van Gogh. Une création d’Emmanuel Fandre qui vient de débuter sa programmation et que l’on peut applaudir jusqu’au 16 février du mardi au samedi à 21h et le dimanche à 14h30. Une pièce chorale mise en scène par Orianne Moretti, dans laquelle on retrouve l’artiste au seuil de la mort, alors qu’il vit ses dernières heures après s’être tiré une balle dans la poitrine. Parmi les personnes qui l’entourent, sa logeuse, le docteur Gachet, deux infirmiers, une prostituée et… la Mort en personne. Et c’est dans ce huis clos que tout se joue pour le peintre, qui se souvient de ses jeunes années jusqu’à l’acte qui l’a conduit à cette funeste situation.
« Le texte de l’auteur Emmanuel Fandre peint et dissèque l’âme d’un artiste telle « La Leçon d’anatomie » de Rembrandt, version néon. Tableau contemporain de son être intérieur, là où les couleurs et les sons se répondent, là où l’on perçoit la quintessence de son être, de son univers fantasmé qui l’inspire, et de son univers quotidien qui attise son énergie créatrice : les femmes, la nature ou au contraire, qui le consume et le dévore : la cellule familiale, le marché de l’Art… Ce texte nous renvoie aux questions mêmes de l’existence, celles de la vie et de la mort et, en même temps, ouvre sur le rêve et l’imaginaire qui permettent tous les possibles. Il est une réflexion sur le laid et le beau, sur l’inspiration, sur la valeur de l’être et du paraître, sur la matière et l’enveloppe, fragile, vulnérable, sur la chair et la peau », explique la metteure en scène. De quoi voir Vincent van Gogh avec un nouveau regard.