Depuis près de 10 jours, Madrid vit au rythme de la COP25. Si la conférence réunit avant tout des politiques, la culture a elle aussi trouver le moyen de s’exprimer, puisque le musée du Prado, en association avec la WWF, a souhaité sensibiliser le public à sa façon. Et celle-ci est aussi originale qu’inventive. La campagne intitulée « +1,5 degré, tout change » met ainsi en avant 4 peintures célèbres quelque peu revisitées. Des toiles de Velasquez, Patinier, Goya et Sorolla prennent ainsi un nouveau visage et transmettent surtout un nouveau message.
« Les Enfants à la plage » de Joaquín Sorolla se sont transformés en « Enfants dans la mer morte », une évocation nettement moins heureuse puisque ces derniers sont désormais étendus au milieu de poissons morts par manque d’eau. « La traversée du Styx » est désormais grandement facilitée pour les sujets puisqu’elle s’est changée en « Styx à sec » tandis que « Philippe IV à cheval » est lui quasiment enfoui sous l’eau dans « Philippe IV submergé ». Enfin, « Le parasol » de Francisco Goya perd de son aspect bucolique et solaire, transformé en « Parasol pour réfugiés climatiques ».
Si ces détournements peuvent prêter à sourire, ils cherchent avant tout à alerter sur le réchauffement climatique et ses conséquences en jouant l’originalité pour attirer d’autant plus l’attention. Un partenariat entre institution et association réussit et la preuve que l’art n’est jamais complètement figé.