Jamais le céramiste et sculpteur danois Niels Hansen Jacobsen n’avait eu l’honneur d’une exposition en France. C’est désormais chose réparée avec l’événement Niels Hansen Jacobsen, un Danois à Paris (1892-1902) qui se tiendra au Musée Bourdelle du 29 janvier au 31 mai 2020. Une exposition qui revient donc sur les dix années parisiennes de l’artiste tandis qu’il nourrissait nombre d’échanges avec des écrivains, peintres et musiciens de l’époque, venus des quatre coins de l’Europe. Il avait installé son atelier à la Cité Fleurie, située boulevard Arago, qui était alors le lieu de rendez-vous de prédilection des symbolistes danois. C’est là qu’il a créé bon nombre de pièces, compagnie d’amis artistes tels que Paul Jeanneney, Jean Carriès ou encore Eugène Grasset.
On y découvrira une œuvre qualifiée d’étrange et de macabre qui a fasciné bon nombre de personnes à l’époque et continue de le faire de nos jours. Des sculptures inspirées de la mythologie nordique et des légendes scandinaves, mais aussi des contes d’Andersen, toutes éloignées des canons de l’académisme qui étaient contemporains à Jacobsen, favorisant l’éclosion de l’Art Nouveau et du symbolisme. On pourra admirer plâtres, bronzes et céramiques, mais aussi en regard, des œuvres de Carriès, Gauguin, Redon, Grasset, Hahn-Brinckmann, Lund, Kupka, Moreau et Bourdelle. Sans Jacobsen, le symbolisme n’aurait pas laissé des traces aussi prégnantes dans l’art, lui qui, pendant dix années, a tant contribué à permettre à ce courant de se déployer et de laisser libre court à l’imagination.