Dotée d’un système juridique et fiscal incitatif en matière de mécénat, la France aide les entreprises à soutenir de nombreuses causes sociales et culturelles. Au tournant des années 2010, LVMH, HSBC et d’autres grands groupes ont ouvert la voie au mécénat environnemental.
Depuis quelques années, le mécénat d’entreprise ne cesse de se développer, tant en valeur qu’en nombre d’entreprises, selon le baromètre établi par l’Association pour le développement du mécénat industriel et commercial (Admical) en octobre 2018.
Entre 2010 et 2016, le nombre d’entreprises ayant déduit des dons de l’impôt sur les sociétés au titre du mécénat a été multiplié par 2,5, passant de 28 000 à 73 500, révèle l’Admical en s’appuyant sur les chiffres du ministère des Finances. Au cours de la même période, le montant de dons déclarés par les entreprises a été multiplié par 1,8, de 945 millions d’euros à 1,7 milliard.
La tendance n’a fait que s’accentuer par la suite, puisque 9 % des entreprises étaient mécènes en 2017 pour un budget déclaré pouvant dépasser les 2 milliards d’euros. L’Admical estime en effet que 50 % des entreprises mécènes ne déclarent pas leurs dons ou ne les déclarent que de façon partielle. Pour l’association, le budget pourrait ainsi être compris entre 3 et 3,6 milliards d’euros. Un résultat qui prouve que « les entreprises mécènes sont de plus en plus nombreuses (82 000 environ) et sont plus généreuses ».
LVMH, Fondation Maeght, Fondation Cartier…
Les engagements du groupe de luxe LVMH dans le domaine de l’art et de la culture sont bien connus. Inaugurée en 2014 dans l’exceptionnel immeuble conçu par Frank Gehry dans le bois de Boulogne à Paris, la Fondation d’entreprise Louis Vuitton a accueilli plus de 1 400 000 visiteurs en 2017, la plus forte fréquentation depuis son ouverture. Un grand nombre d’entre eux ont pu bénéficier de tarifs réduits, la Fondation s’étant engagée à fixer des tarifs comparables à ceux pratiqués par les institutions muséales financées par l’Etat et à les moduler en fonction des différents publics.
En 2018, le groupe a soutenu la rétrospective « Cubisme » au Centre Pompidou, a assuré la restauration du hameau de la Reine dans le parc du château de Versailles et a fait un don de près de 8 millions d’euros au Louvre pour l’acquisition du livre d’Heures de François Ier. Plus récemment, Bernard Arnault a annoncé une contribution de 200 millions d’euros pour la reconstruction de Notre-Dame.
A l’instar de LVHM, le groupe Galeries Lafayette, la Fondation d’entreprise Carmignac, la Fondation Maeght, la Fondation Cartier ou encore le groupe Pernod Ricard poursuivent un mécénat culturel ambitieux tout en possédant d’importants espaces dédiés à l’art. C’est sans doute que, comme le suggère Sylvaine Parriaux, déléguée générale Admical, l’entreprise n’est plus seulement productrice de richesses économiques et sociales, mais aussi créatrice de valeur sociétale.
Mécénat social et environnemental
PME, TPE, ETI, GE… Toutes les entreprises sont concernées. Elles soutiennent principalement des causes dans le social (aide à la création d’emploi, défense des droits, aide à l’entreprenariat social…), qui représente 28 % des dépenses de mécénat. Vient ensuite le secteur de la culture et du patrimoine (25 % des dépenses), puis celui de l’éducation (23 %).
Mais les secteurs de la santé et de l’environnement sont de plus en plus soutenus. De nombreux mécènes se sont ainsi mobilisés contre les feux qui ont ravagé l’Amazonie cet été. LVMH, en bon élève, a notamment «décidé de s’associer à cette démarche en contribuant à hauteur de 10 millions d’euros à ce qui doit être un effort collectif», selon les déclarations du PDG de l’entreprise, Bernard Arnault, et de Yann Arthus-Bertrand, photographe et membre du conseil d’administration.
D’autres grands groupes tels que HSBC, MHCS, Caudalie ou encore la Fondation Maisons du monde font partie des premiers mécènes à s’être engagés en faveur de la forêt, au tournant des années 2010.