Dans son espace dédié à la création émergente, le Studio, la Maison Européenne de la Photographie présente le projet de Manon Lanjouère, « Demande à la poussière », avec lequel elle a remporté le Prix FIDAL Youth Photography en 2017. Du 17 janvier au 16 février 2020.
« Demande à la poussière », c’est bien sûr le titre du mythique roman semi-autobiographique de John Fante. Celui dans lequel la Los Angeles des années 30 devient une dystopie moderne où tout se détériore lentement. Manon Lanjouère réutilise ce titre avec une visée plus littérale : celle de montrer des photos au grain gris, poussiéreux donc, où l’on se demande s’il s’agit d’un choix technique ou de l’état réel de l’objet photographié.
Au départ de cette œuvre, une catastrophe naturelle imaginaire à forte valeur symbolique : un orage dont la foudre a détruit le toit d’une maison, laissant trace de la violence du choc et offrant au regard l’immensité du ciel. Cet événement rêvé donne l’occasion à l’artiste d’en questionner la signification et d’en interroger le souvenir. Mue par un curieux mélange entre une volonté documentaire et un sens profond de la fiction, le travail de Manon Lanjouère est donc pluridisciplinaire par instinct. Ce qui se traduit par une forme de jeu où la photographie s’appuie sur des documents, vrais articles et fausses archives, qu’elle choisit à l’inspiration.
Née en 1993, Manon Lanjouère vit et travaille à Paris. Diplômée de l’Ecole des Gobelins en 2017, elle a déjà exposé dans de nombreux festivals en France et à l’étranger. Ses œuvres comptent parmi les collections de plusieurs musées, comme le musée Nicéphore Niépce à Chalon sur Saône et le musée de l’Elysée à Lausanne.