La cartomancie : l’art de lire l’avenir dans les cartes de tarot, ou d’explorer l’inconscient à l’aide de cartes à jouer. Apparue au XVIIIe siècle en Europe, cette pratique se répand rapidement, via les salons, dans les cercles chics ou moins chics. L’exposition « Cartomancie » présentée au Musée de la Carte à jouer (Issy-les-Moulineaux, 92) du 11 décembre 2019 au 7 juin 2020, vise à retracer cette histoire et à mettre en lumière les personnalités obscures ou célèbres qui la jalonnent.
A l’honneur, on trouve bien sûr le tarot et ses capacités (supposées) de divination. Si les chercheurs pensent que ce jeu de figures date de l’Antiquité égyptienne, et pourrait receler les secrets des mages égyptiens, sa renaissance au XIXe siècle a poussé nombre d’occultistes à vouloir y déchiffrer d’autres sens originels. Cette mode a également nourri l’imaginaire de nombreux romanciers, poètes ou plasticiens. Initié par sa mère au tirage des cartes, Guillaume Apollinaire se serait inspiré de certaines figures du tarot marseillais pour écrire ses poèmes. Plus tard, Italo Calvino se lance dans un roman inspiré du hasard des figures. Se dessine alors une pratique artistique qui, sans rechercher la divination, vise à mettre en lumière une certaine beauté et une certaine sagesse.
Avec des documents d’archives inédits, des peintures, et des photographies issues de collections publiques et privées, le Musée de la Carte à jouer invite à s’interroger sur ce monde mystérieux qui se réinvente encore aujourd’hui.